TESTO DEL LIED

"Vieille Chanson"
di Charles Hubert Millevoye (1782-1816)

Dans les bois l'amoureux Myrtil
Avait pris fauvette légère;
Aimable oiseau, lui disait-il:
Je te destine à ma bergère.
Pour prix du don que j'aurai fait
Que de baisers, que de baisers!
Si ma Lucette, si ma Lucette
M'en donne deux pour un bouquet
J'en aurai dix, j'en aurai dix, ah!
J'en aura dix pour la fauvette.
La fauvette dans le vallon
A laissé son ami fidèle,
Et tant fait, tant fait, tant fait, que de sa prison
Elle s'échappe à tire d'aile.
Ah! dit le berger désolé,
Adieu les baisers de Lucette!
Tout mon bonheur s'est envolé
Sur les ailes de la fauvette!
Myrtil retourne au bois voisin
Pleurant la perte qu'il a faite.
Soit par hasard, soit à dessein,
Dans le bois se trouvait Lucette;
Et sensible à ce gage de foi,
Elle sortit de sa retraite
En lui disant: Console-toi, Console-toi,
Myrtil, console-toi. ah!
Tu n'as perdu que la fauvette!