TESTO DEL LIED

"Le Montagnard exilé"
di Albert-Marie Du Boys (1804-1889)

Loin de la sauvage campagne
Où brille mon heureux matin,
Tendre arbrisseau de la montagne,
Transplanté sur un sol lointain,
Je sens que ma sève est tarie,
Et je soulève vers le ciel
Ma tête mourante er flétrie.
Ah! rendez ma racine au rocher paternel!
Désormais en butte á l'orage,
De nos monts l'abri protecteur
Ne défendra plus mon feuillage
Contre les vents et leur fureur.
Je veux livrer ma destinée
A votre souffle, autan mortel.
Mais de ma feuille abandonnée,
Emportez la dépouille au rocher paternel!
Ainsi Mandel, loin de la rive
Où coulèrent ses premier jours,
Soupirait romance plaintive
Sur la lyre des troubadours.
Car le tegret de sa patrie
Lentement consumait Mandel
Voyant couler sa triste vie
Loin de l'antique tour et du toit patemel.
Son coeur demandait la vallée
Où l'Isère au cours sinueux
Baigne la colline isolée,
Théâtre de ses premiers jeux.
Mais, vains désirs de sa tendresse,
Le courroux du destin cruel
Enchaînait sa vive jeunesse
Loin de l'antique tour et du toit paternel.
Ainsi parfois sa rêverie
Inspirait ses tendres accents;
Mais souvent son âme attendrie
Par les pleurs suspendait les chants.
Lors par degrés faible et tremblante,
S'éteignait la voix de Mandel,
Comme au soir la lueur mourante
Du rayon pâlissant sur le toit paternel.