TESTO DEL LIED

"Villanelle"
di Philippe Desportes (1545-1606)

Rosette, pour un peu d'absence
Votre coeur vous avez changé,
Et moi, sachant cette inconstance,
Le mien autre part j'ai rangé;
Jamais plus beauté si légère
Sur moi tant de pouvoir n'aura:
Nous verrons, volage bergère,
Qui premier s'en repentira,
Qui premier s'en repentira.
Tandis qu'en pleurs je me consume,
Maudissant cet éloignement,
Vous, qui n'aimez que par coutume,
Caressiez un nouvel amant.
Jamais légère girouette
Au vent sitôt ne se vira;
Nous verrons, bergère Rosette,
Qui premier s'en repentira,
Qui premier s'en repentira.
Où sont tant de promesses saintes,
Tant de pleurs versés en partant?
Est-il vrai que ces tristes plaintes
Sortissent d'un coeur inconstant?
Ah! Dieux! que vous êtes mensongère!
Maudit soit qui plus vous croira!
Nous verrons, volage bergère,
Qui premier s'en repentira,
Qui premier s'en repentira.