TESTO DEL LIED

"Rêve de la bien aimée"
di Louis de Courmant (1828-1900)

J'ai rêvé que mon coeur était, comme jadis,
Une source d'eaux vives;
Et lui, l'oiseau de paradis
Qui chantait sur ses rives.
J'ai rêvé que mon oeil était un pur rayon
De l'aube printanière;
Et lui, le léger papillon
Volant dans sa lumière.
Ah! j'ai rêvé que mon corps était inanimé,
Plus froid, plus blanc que neige;
Et lui, le linceul bien fermé
Qui le couvre et protège.
J'ai rêvé que ma lèvre était, aux jours heureux,
Une grenade éclose;
Et lui le zéphyr amoureux,
Qui sur elle se pose.
J'ai rêvé que mon sein était une oasis
De déserts entourée;
Et lui le voyageur assis
A son ombre dorée.
Ah! j'ai rêvé que mon âme errait seule au milieu
Des ombres éternelles;
Et que lui, mon ange, vers Dieu
L'emportait sur ses ailes!