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Paul Creston

(Giuseppe Guttoveggio dit)

Né à New-York le 10 octobre 1906
Mort à San Diego (Californie) le 24 août 1985

 
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Le compositeur américain Paul Creston représentait la tendance traditionnelle de la musique aux États-Unis ; mais, malgré une abondante production et une activité importante dans le monde musical américain, sa renommée a tardé à s’étendre de l’autre côté de l’Atlantique.
D’origine italienne, Paul Creston, de son vrai nom Giuseppe Guttoveggio, voit le jour à New York le 10 octobre 1906. Il étudie le piano avec Giuseppe Aldo Randegger et Gaston-Marie Déthier ainsi que l’orgue avec Pietro Yon. Mais c’est en autodidacte qu’il aborde la composition, commençant véritablement à écrire en 1932, après quelques essais d’enfance. Il tire son nom de Crespino, rôle qu’il avait joué à l’université et dont ses camarades l’avaient affublé en guise de sobriquet. Organiste dans différents cinémas, peu avant l’apparition du cinéma parlant, il est nommé titulaire de l’église St. Malachy à New York (1934-1967). Une bourse Guggenheim, obtenue en 1938, consacre ses premiers travaux de compositeur.
En 1943, il remporte le New York Music Critic’s Circle Award pour sa Symphonie no 1 (1941). De 1956 à 1960, il sera président de la National Association for American Composers and Conductors, puis, entre 1960 et 1968, directeur de l’American Society of Composers, Authors and Publishers. Venu assez tardivement à l’enseignement, il est professeur au College of Music de New York (1963-1967), puis au Central Washington State College (1968-1975), où il est également compositeur « in residence ». Il se retire ensuite à San Diego (Californie), où il mourra le 24 août 1985.
L’œuvre de Creston dépasse la centaine de numéros d’opus et le situe dans la mouvance de William Schuman, malgré certains points communs avec Roger Sessions, notamment en ce qui concerne la recherche rythmique. Mais sa musique se caractérise avant tout par sa spontanéité et son sens mélodique. La musicologie américaine explique généralement cet aspect de la musique aux États-Unis par un besoin de lyrisme et de mélodie né dans les années de la crise économique et qui ne s’est estompé qu’assez lentement. Creston refuse toute musique descriptive et adopte délibérément le parti de la musique pure, qu’il développe dans le moule des formes classiques (symphonie, concerto...). Usant de tonalités assez libres, il préfère l’homophonie à la polyphonie. Il aime les harmonies riches et pleines et s’attache à la virtuosité instrumentale, cherchant des combinaisons insolites ou s’adressant à des instruments pauvres en répertoire. Ces œuvres sont celles qui ont connu la plus grande diffusion car elles répondaient à un besoin des instrumentistes (Concertino pour marimba, Sonate pour saxophone alto et piano, Dance Variations pour soprano colorature et orchestre, Rhapsodie pour saxophone et orgue).
La musique symphonique constitue l’essentiel de la production de Creston : six symphonies, une quinzaine de concertos et une quarantaine d’autres partitions pour orchestre. La Symphonie no 3 (1950) utilise un matériel thématique puisé aux sources du chant grégorien ; la Symphonie no 6 avec orgue (1982, op. 118), son œuvre ultime, répondait à une commande de l’American Guild of Organists. Ses concertos et œuvres concertantes s’adressent à la plupart des instruments (marimba, op. 21, 1940 ; saxophone, op. 26, 1941 ; piano : no 1 1949 ; no 2, 1962 ; deux pianos : no 1, 1951, no 2, 1968 ; violon : no 1, 1956 ; no 2, 1960 ; accordéon, 1958 ; Dance Variations pour soprano colorature, op. 30, 1942 ; Poème pour harpe, op. 39, 1945 ; Fantaisie pour trombone, op. 42, 1947 ; Sâdhanâ pour violoncelle, op. 117, 1981). Parmi ses autres œuvres symphoniques, Threnody (1938) utilise également des thèmes grégoriens, et les Two Choric Dances (1938) ont été créées sous la direction d’Arturo Toscanini.
Dans le domaine de la musique de chambre, Creston laisse un Quatuor à cordes (1936), des suites pour alto et piano (1937) et pour violon et piano (1939). Sa première œuvre importante, Cinq Danses, op. 1, composée en 1932, était destinée au piano. Mais l’autre volet essentiel de sa production concerne la musique d’orgue et la musique religieuse. Il a livré à son instrument un nombre important de pièces, montrant le fossé qui sépare les écoles française et américaine. Attiré dès son plus jeune âge par un certain mysticisme, il sera profondément marqué par la pensée védique et rosicrucienne, sans toutefois adhérer à une religion précise. Il aborde très tôt la musique chorale liturgique avec un Requiem (1938) et toute sa vie sera jalonnée de fresques importantes dans ce domaine : Psaume XXIII (1945), Missa solemnis (1949), La Prophétie d’lsaïe, un oratorio de Noël (1961), Hyas Illahee (1976), l’aboutissement de son œuvre étant peut-être la pièce concertante Sâdhanâ, pour violoncelle et orchestre de chambre, inspirée d’un livre de Rabindranath Tagore. Cette œuvre, profondément marquée par le mysticisme et la tolérance du philosophe indien, comporte à nouveau des citations du chant grégorien. Creston fermait ainsi la boucle, car l’une de ses premières œuvres pour chœur, Three Chorales from Tagore (1936), puisait déjà aux mêmes sources. Dans trois livres importants, Principles of Rhythm (1964), Creative Harmony (1970) et Rational Metric Notation (1979), il dénonce l’illogisme des métriques binaires et construit une théorie autour de rythmes inusités, montrant une volonté de s’inscrire en trait d’union dans l’histoire de la musique américaine.
Alain Pâris
Musicologue chef d’orchestre

Symphonie Nos. 1 Op. 20 1940

  • With majesty
  • With humour
  • With serenity
  • With gaiety

Naxos 8.559034

Symphonie Nos. 2 Op. 35 1944

  • Introduction and song
  • Interlude and dance

Naxos 8.559034

Symphonie Nos. 3 “Three Mysteries”, Op. 48 1950

  • The nativity
  • The crucifixion
  • The resurrection

Naxos 8.559034

 

texte de Didier Descouens (email)

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