TESTO DEL LIED

"Vibrations"
di Louis de Launay (1860-1938)

Passer aimant et doux, chaste, immatériel,
Le long des sentiers verts qu'azure un coin du ciel,
En un rêve si pur, un tel frisson d'extase
Que, d'un nimbe d'amour ceint et transfiguré,
L'univers à nos yeux s'auréole, s'embrase
Et, pu cent voix, entonne un crescendo sacré !
Apercevoir le monde, où le décor des formes
Absorbe tant d'esprits, ainsi qu'un grand concert
Où les vibrations d'instruments lourds, énormes,
Seules mettent un sens et, s'essaimant dans l'air,
Gazouillements, parfums, couleurs, tout ce qui grise,
Tout ce qui tord le coeur, souffrances, voluptés,
Désirs, espoirs, remords, rêves tôt avortés,
Font, en se combinant, une harmonie exquise !..
Puis, quand on a chanté sa note en ce chant pur,
Qu'on a mis tout soi-même en un élan rythmique,
Un soir, comme un nuage au fond du clair azur,
Comme un accord mourant d'enivrante musique
En modulations disparaître, et se fondre.