TESTO DEL LIED

"Flammes"
di Georges Jean-Aubry (1882-1950)

Je suis près de la porte où tu m'as dit adieu:
La chambre est monotone et douce,
Et la flamme inquiète du feu
Est une source
De souvenirs clairs et joyeux.
Je suis près de la table où tu posas ta main:
La lampe a la même âme confidentielle
Et le même regard serein
Pour l'ombre qui l'appelle . . .
Près de la cheminée où tu rêvais
Je suis, ce soir d'octobre, solitaire,
Et la chambre monotone et douce s'éclaire
De mystérieux reflets.
J'écoute les branches frémir
Sous les caresses des flammes,
Et je regarde des formes surgir,
Brèves comme des passages d'âmes.
Je sens dans mon âme et ma chair
Naître un inexplicable émoi
Et je suis monotone et doux, ce soir, et clair
De la flamme que ton passé reflète en moi.