TESTO DEL LIED

"Le fou de Grenade"
di Louis Crevel de Charlemagne (1806-?)

Vous qui passez, écoutez la prière de l'insensé;
Le savez-vous, celle qui m'est si chère m'a délaissé!
J'entends le bal, courons vers la tourelle!
Nous réunir.
Elle m'a fui; mais je l'aime, et pour elle
Je veux mourir.
Sa mère, un jour, pour calmer ma détresse,
Me prit la main. Elle me dit: "Allons! plus de tristesse!
C'est pour demain la Vierge à la sainte chapelle
Va vous bénir."
Elle m'a fui; mais je l'aime, et pour elle
Je veux mourir.
Lorsque Lénore entrouvrait sa mantille, plus d'un Seigneur,
Charmé d'amour, à cette jeune fille offrait son coeur.
De ses yeux noirs une seule étincelle
Faisait pâlir.
Elle m'a fui; mais je l'aime, et pour elle
Je veux mourir.
Chaque matin, au réveil de l'aurore, j'avais l'espoir
Que par pitié, la perfide Lénore viendrait me voir!
Voeux superflus! en vain ma voix l'appelle:
Que devenir?
Elle m'a fui; mais je l'aime, et pour elle
Je veux mourir.
Allons, partons, l'on danse dans la plaine; non, plus d'espoir!
Lénore, hélas! veut être Châtelaine d'un vieux manoir!
Pour un peu d'or; sans regret, la cruelle
Va me trahir.
Elle m'a fui; mais je l'aime, et pour elle
Je veux mourir.