TESTO DEL LIED

"Le voyageur"
di Alexandre Cosnard (19th cent.)

Les monts et les ravines
M'ont dit que Dieu
Cachait des fleurs divines
En chaque lieu;
Voilà pourquoi je rêve,
Pourquoi je cours,
Errant de grève en grève,
Errant toujours.
L'hirondelle me crie
Du haut des tours:
"Viens voir l'autre patrie
De mes amours!"
Quand j'arrive avec elle
Aux doux remparts,
Un autre oiseau m'appelle
Et je repars!
Ma vie aventureuse
Doit s'épuiser
Sans Arabie heureuse
Où reposer;
Car je passe où demeurent
Pâtres et rois,
Cherchant si les vents pleurent
Dans tous les bois!
Et puis vers toi j'aspire
Monde inconnu!
Beau port dont nul navire
N'est revenu.
J'aborde les étoiles
Escadre en feu
Dont les cent milles voiles
Voguent vers Dieu!
J'ai vu l'Inde et ses veuves,
Ses palanquins,
Et les eaux des grands fleuves
Américains;
Les bords de l'Amazon,
Cours fabuleux!
Et la rivière Jaune
Aux îlots bleus.
Un seul penser me guide,
Un seul espoir;
Zône froide ou torride,
Je veux tout voir!
Et volupté profonde!
Souvent je crois
Dans tous les lieux du monde
Être à la fois!
Les monts et les ravines
M'ont dit que Dieu
Cachait des fleurs divines
En chaque lieu;
Voilà pourquoi je rêve,
Pourquoi je cours,
Errant de grève en grève,
Errant toujours.